Le guide pour comprendre et optimiser la revente de votre électricité solaire
Demander une offreIl suscite l'intérêt de nombreux particuliers ou entreprises produisant de l'énergie photovoltaïque... Mais qu'implique réellement ce fameux choix de la revente ?
Peut-être en avez vous entendu parler via un courrier administratif ou promotionnel, de la part de votre fournisseur d'énergie ou de l'État lui-même. Ou peut-être est-ce un voisin qui vous a fait part de l'information. Dans tous les cas, depuis son entrée en vigueur le 9 octobre 2021, le rachat par votre fournisseur d'énergie de votre production d'énergie solaire à domicile a connu plusieurs ajustements depuis sa mise en place, notamment d'un point de vue tarifaire. Dans cet article, nous allons voir ensemble le fonctionnement de ce rachat, ses enjeux, mais aussi ses avantages et ses limites.
Comment revendre son électricité solaire ?
Revente photovoltaïque totale ou partielle
Pour commencer, vous êtes libre d'opérer une revente de la totalité de l'électricité produite par vos panneaux solaires, ou seulement d'une partie. Ce choix dépendra principalement de votre intention et de vos habitudes de vie.
À la recherche d'un revenu passif ? Vous pouvez mettre à profit l'espace disponible sur votre toiture et y installer des panneaux photovoltaïques qui permettront une revente totale de l'énergie verte produite à votre réseau d'électricité. Il s'agira donc d'un investissement à but lucratif, qui s'avèrera très pertinent dans le cas où vous n'êtes que très peu présent à votre domicile, ou alors si le logement en question est par exemple une maison de vacances habitée seulement quelques semaines par an.
L'autoconsommation avec rachat du surplus d'énergie
Dans le cas où vous ne souhaitez revendre qu'une partie de votre électricité, on parlera plutôt "d'autoconsommation avec surplus". Comme son nom l'indique, il s'agit du fruit d'une surproduction d'électricité, dans la mesure où la quantité totale est supérieure à vos besoins quotidiens. Ce cas de figure implique que vous n'êtes pas en mesure d'emmagasiner votre production via un système de stockage d'électricité, soit parce que vous ne possédez pas un tel système, soit parce que préférez faire fructifier ce surplus. Dans les deux cas, l'autoconsommation s'avère un excellent moyen de réduire le montant de vos factures d'électricité.
Le stockage du surplus d'énergie
Le stockage d'électricité supplémentaire dans une batterie dédiée permet généralement de renforcer votre autonomie énergétique jusqu'à 75%. Mais il a aussi une fonction préventive. Par exemple, il permet de pallier les fluctuations relatives à d'éventuels pics de consommation d'électricité, ou les aléas pouvant survenir dans le fonctionnement de vos installations photovoltaïques. Notons que ce stade d'autoconsommation avec surplus d'électricité disponible survient le plus souvent en période estivale, ou lorsque l'ensoleillement est à son comble. Mais il advient aussi dans la mesure où vous produirez toujours plus que vos besoins, à moins d'avoir choisi une installation particulièrement sous-dimensionnée par rapport à l'espace que vous devez alimenter en électricité. Enfin, sachez que vous pouvez également choisir de faire don de ce surplus d'électricité au réseau. Mais si cela peut vous faire économiser le temps de quelques démarches administratives, cela vous empêchera de bénéficier de toute contrepartie ou compensation financière.
Qu'est-ce que le contrat d'OA (Obligation d'Achat) ?
Depuis de nombreuses années, les fournisseurs d'énergie ont une obligation d'achat de votre surplus de production d'électricité verte, qu'elle provienne de la filière photovoltaïque, éolienne ou biomasse. Encadrée par l'article L314 du Code de l'Énergie, cette obligation incombe à EDF, aux entreprises locales de distribution, et à des opérateurs agréés par l'État. Elle a pour but de soutenir le développement des énergies renouvelables dans l'hexagone, et notamment la filière solaire photovoltaïque, qui a représenté, en 2021, 4% de la consommation totale d'énergie à l'échelle nationale, toutes filières confondues. C'est dans cette dynamique que le fournisseur d'énergie historique EDF a créé EDF OA (Obligation d'Achat), sa filiale destinée à acheter de l'électricité photovoltaïque aux producteurs, qu'ils soient professionnels ou particuliers.
Les conditions préalables à la signature du contrat d'obligation d'achat
Afin de signer un contrat d'obligation d'achat avec votre fournisseur d'énergie, certaines démarches préalables sont indispensables. En premier lieu, vous allez devoir vérifier l'éligibilité de votre installation photovoltaïque, qui doit répondre à trois critères :
- Elle doit avoir été réalisée par un professionnel labellisé RGE.
- Elle doit se trouver sur la toiture de votre maison, d'un hangar ou d'un garage, ou sur une pergola ; les panneaux posés au sol n'étant pas pris en compte chez un grand nombre de fournisseurs d'énergie.
- Elle doit avoir une puissance inférieure à 100 kWc (Kilowatt-crête).
Dans le cas où vous souhaitez opérer une revente totale, cela fait de vous un producteur d'électricité photovoltaïque à part entière. Vous êtes donc tenu de faire une déclaration à la DIDEME (Direction de la Demande et des Marchés Énergétiques), une division intégrée à la DGEC (Direction Générale de l'Énergie et du Climat). Cette déclaration faite en ligne vous permettra alors d'obtenir l'autorisation d'exploiter vos panneaux solaires en toute légalité.
Après la signature du contrat, le raccordement
Vient ensuite la demande de raccordement de vos panneaux solaires au réseau d'électricité. Dans le cas d'une autoconsommation avec rachat de l'électricité en surplus, le montant des travaux de raccordement est pris en charge par le gestionnaire national du réseau d'électricité Enedis. Dans le cas d'une revente totale, il incombe au producteur d'électricité verte. Mais rassurez-vous : à moins d'une configuration particulièrement complexe, ou d'améliorations techniques à apporter, ce prix dépassera rarement 1.000 euros.
Autre différence entre le rachat partiel et le rachat total : dans le premier cas, vous ne disposez que d'un seul compteur Linky pour comptabiliser votre production et votre consommation. Dans le second cas, un compteur de production est installé en parallèle de votre compteur de consommation. S'ensuivra naturellement la mise en service de votre installation.
Le suivi et l'optimisation de votre production
Afin de percevoir vos premiers règlements, vos factures seront à envoyer directement à votre opérateur. Mais votre implication ne s'arrête pas là ! En effet, pour vous assurer d'avoir une installation rentable et de maximiser vos revenus, vous devez optimiser votre production d'électricité, grâce au suivi de votre consommation ou, par exemple, à l'utilisation d'outils de monitoring spécifiques. Vous pourrez ainsi contrôler les performances de votre installation photovoltaïque, et ajuster votre consommation en fonction de vos besoins ou des conditions extérieures.
Quel est le tarif de revente de l'électricité photovoltaïque en 2024 ?
Le prix de rachat de l'électricité en vente totale
S'il y a encore quelques années, la vente de l'électricité issue du solaire photovoltaïque puis injectée dans le réseau Enedis se faisait à un prix particulièrement avantageux, nous avons assisté à une évolution des tarifs et de leur mode de calcul. À l'heure actuelle, ils sont fixés par un arrêté tarifaire, révisé chaque trimestre en fonction de l'inflation, et publié par la CRE (Commission de Régulation de l'Énergie). Il est important de noter que le prix du kWh d’électricité photovoltaïque en vente totale est plus élevé que celui issu de la vente d'électricité en surplus.
Le prix de rachat de l'électricité en surplus avec autoconsommation
Il faut savoir que l'autoconsommation est favorisée par l'État depuis 2017 en tant que soutien à la transition énergétique, notamment via la mise en place d'une aide financière publique : la prime à l'investissement. Anciennement appelée "prime à l'autoconsommation", cette somme accordée par l'État est dégressive et variable en fonction de la puissance de votre installation. Par exemple, elle sera de 300 euros pour une puissance d'installation allant jusqu'à 3 kWc (kilowatt-crête), et de 100 euros pour une puissance de 100 kWc. Enfin, depuis 2023, le paiement de cette prime à l'investissement n'est plus échelonné sur 5 ans, mais effectué en une fois dès la première échéance de facturation.
Est-ce rentable de vendre son électricité ?
Il n'y a pas de réponse unique à cette question. Avant toute chose, que vous ayez choisi la vente totale ou la vente en autoconsommation avec surplus, le prix de vente est garanti par l'État pendant 20 ans à partir de la signature de votre contrat d'obligation d'achat. Qu'est-ce que cela implique ? On sait que le prix de l'électricité proposé par les différents fournisseurs d'énergie, lui, ne cesse d'augmenter. Donc, dans le cas d'une vente totale, vous finirez par vendre l'électricité que vous produisez à un prix inférieur au montant des factures d'électricité liées à votre consommation personnelle. C'est en cela que l'autoconsommation avec vente de votre excédent est plus avantageuse. À partir du moment où l'installation photovoltaïque est bien dimensionnée et capte au maximum les rayons du soleil, où l'intégration à votre bâti a été correctement réalisée, et où vous utilisez un maximum de l'électricité produite, ce mode de vente vous permet d'économiser jusqu'à 60% sur votre facture d'électricité annuelle. En y additionnant la prime à l'autoconsommation, vous conservez l'assurance d'une vraie rentabilité. Néanmoins, au terme du contrat d'obligation d'achat, des fournisseurs tels qu'EDF OA ne proposent pas d'en signer un nouveau. Il vous reste alors plusieurs options : opérer une autoconsommation totale, faire don de votre excédent d'électricité comme mentionné plus haut, ou vous adresser à un autre fournisseur sur le marché. Ajoutons à cela un dernier paramètre qui est la durée de vie de vos panneaux photovoltaïques, généralement comprise entre 20 et 30 ans (et plus s'ils sont correctement entretenus).
Est-ce que la revente d'électricité est imposable ?
Si vous avez l'obligation de déclarer les revenus tirés de la vente de votre propre électricité, sachez qu'ils ne sont pas toujours imposables. En effet, à partir du moment où vous n'êtes ni une entreprise, ni une copropriété, c'est seulement au-delà de 3 kWc que ces revenus seront soumis à l'impôt. Et ce, que vous ayez choisi l'option de l'autoconsommation avec surplus, ou l'option de revente totale. Ce fait peut donc influer sur votre choix quant à la puissance de vos panneaux solaires. De plus, la loi vous permet d'avoir jusqu'à deux installations photovoltaïques (raccordées au réseau public en deux points) de 3 kWc chacune.
Dans le cas où la puissance est supérieure à 3kWc, il existe deux cas de figure.
- Si votre revenu annuel est inférieur ou égal à 70.000 euros, vous devez le déclarer sous le régime de la micro-entreprise ou micro-BIC (Bénéfices Industriels et Commerciaux), comme c'est le cas de bon nombre de particuliers exploitants d'énergie solaire.
- Au-delà de 70.000 euros, il vous faudra opter pour le régime RSS (Régime Réel d'imposition Simplifié). Une option plus complexe, impliquant notamment le recours à un expert-comptable.
En conclusion, l'intérêt que vous trouverez à la revente de votre électricité dépend d'une multitude de facteurs, plus variés les uns que les autres, tels que vos besoins quotidiens en termes de consommation, vos préférences en matière de fiscalité, ou encore votre attachement à la question de la transition énergétique.