Ce second point découle directement du premier. Si la perte de puissance s'apparente en effet à une moindre efficacité, la pompe à chaleur conserve, même quand les températures chutent, de biens meilleurs rendements que le chauffage électrique.
Ce rendement dépend de deux facteurs : la température extérieure et la température des émetteurs (radiateurs ou plancher chauffant). Plus la température des émetteurs est élevée, plus le rendement chute et plus la consommation énergétique est élevée. Avec une même PAC, on aura donc une meilleure performance avec un plancher chauffant basse température qu'avec des radiateurs moyenne ou haute température. Mais là aussi, cette différence de régime de température est prise en compte par l'installateur lors du dimensionnement de l'installation de chauffage.
Un exemple :
Pour bien comprendre, prenons une pompe à chaleur air/eau Viessmann de 10 kW, par exemple dans la gamme monobloc Vitocal 150-A, idéale en rénovation avec sa température de départ d'eau jusqu'à 70°C :
A -10°C, le COP (Coefficient de Performance, représentant le rapport entre l'énergie thermique fournie et l'énergie électrique consommée, et qui tient compte du dégivrage de la PAC) s'élève encore à 2,67 avec un plancher chauffant alimenté à 35°C ; et à 1,8 avec des radiateurs alimentés à haute température (65°C).
Si l'on compare au meilleur COP de la pompe à chaleur Vitocal 150-A, qui atteint 5 avec une température extérieure de 7°C et un départ d'eau de 35°C, le rendement est certes plus faible à -10°C. Mais il reste encore bien meilleur qu'un simple chauffage électrique dont le COP s'élève en toutes circonstances à 1 (chaque kWh consommé restitue la même quantité de chaleur).
Si l'on pousse plus loin la réflexion et que l'on considère cette fois le SCOP (COP saisonnier normalisé, renseignant la performance réelle de la PAC sur toute la saison de chauffe, dont les pics de grand froid), on obtient une performance, en fonction du modèle de PAC Viessmann, entre 4,5 et 5 avec un plancher chauffant, et entre 3,5 et 3,8 avec des radiateurs à 55°C. La PAC permet ainsi de réduire d'autant la facture par rapport à un chauffage électrique.
Bon à savoir :
La PAC peut solliciter une part d'appoint, généralement électrique, lors des jours les plus froids (grosso modo, quand la température chute en dessous de -5°C). Mais sur la saison de chauffe elle fonctionne plus de 90% en autonomie. Correctement dimensionnée pour respecter le NF DTU 65.16 (Document Technique Unifié qui, bien que non obligatoire, précise les règles de l'art lors de la mise en œuvre), la PAC doit couvrir a minima 70% des déperditions de la maison à la température de base. Ainsi, si la maison présente 10 kW de déperditions à -10°C, la PAC devra a minima fournir 7 kW à cette même température.
Et quand la PAC est correctement dimensionnée pour le chauffage, elle l'est toujours aussi pour assurer le rafraîchissement en été (PAC air/air ou air/eau avec un plancher chauffant-rafraîchissant).